Fait N° 6
Dans l’ancien calendrier arménien, chaque jour du mois avait son propre nom.
Qui a besoin de pauvres nombres pour marquer le temps ? Est-ce que la répétition des noms des jours de la semaine devient pas ennuyeux après un certain temps ? Dans l’ancien calendrier arménien il y avait des noms pour tout : les heures, les jours et les mois.
Le système de « trente jours par mois » et « douze mois par an » utilisé par les anciens Arméniens peut paraître familier, mais un calcul rapide révèle que la somme donne 360 jours. La période supplémentaire, cinq ou six jours, était le mois « havelyats » : « le supplémentaire ». Mis à part un ou deux mois qui avaient des numéros, les autres portaient des noms de dieux tels que le dieu du feu « Ahekan » ou encore le dieu de la récolte « Kaghots ».
Les noms des jours, quant à eux, étaient associés aux noms d’anciennes divinités, de héros ou d’objets naturels. On peut citer « Areg » et « Astghik » qui se rapportent au Soleil et à la planète Vénus respectivement, « Masis » et « Aragats » qui restent de nos jours des noms de montagnes en Arménie et près de sa frontière actuelle. Les dénominations des heures correspondaient parfois à des phénomènes naturels, comme par exemple «Aube » (« Arshaluys »), « Crépuscule » (« Mtatsyal » littéralement « assombri ») ou « Chant du coq » (« Havakhos » littéralement « poulet-appel »).
Vers l’an 552 après JC, une réforme du calendrier marque le début de ce qu’on appelle l’ère arménienne. Ce système de numérotation est toujours utilisé dans l’Eglise. L’année 2014 par exemple serait l’année 1461 dans l’ère arménienne. En comptant à partir de 552, cela donnerait 1462 en réalité, mais le moment du changement exact d’une année dépend du système que vous utilisez : ce n’est pas toujours le premier janvier.
Avec le temps, les Arméniens ont adopté le système d’une semaine de sept jours et les noms des douze mois qui nous sont familiers aujourd’hui. Les jours portaient autrefois les noms des planètes, comme en français (par exemple, « Lundi » ou « Mardi » font référence aux objets célestes, la Lune et la planète Mars).
Mais la langue arménienne d’aujourd’hui utilise des nombres pour la plupart des jours de la semaine. Lundi est « le deuxième jour de la semaine » ce qui peut être étonnant pour nous aujourd’hui (« Yerkoushapti » ou « Yergoushabti » en arménien occidental). Pourquoi commencer la semaine de travail le deuxième jour ? Parce que c’est dimanche que les choses sont censées commencer, du moins dans la tradition chrétienne. Le nom de ce jour se traduit par « le jour du Seigneur » : « Kiraki » ou « Giragi » en arménien oriental et occidental (du grec « Seigneur »).
Références et autres ressources
1. Raham Asha. “Armenian Calendar (Tōmar Hayocʿ)”
2.Grigor Broutian. “The Armenian Calendar”, Hye Etch, November 16, 2001
3. “Ancient Armenian Calendar”
4. Wikipedia: “Armenian calendar”
Titre de l'image
Une vue de Karahunj, un ancien site en Arménie actuelle qui serait d’après certains les vestiges d’un observatoire astronomique – qui sait comment on y calculait le temps ou quels calendriers on y avait conçu ?
Source et attribution
Par Shaun Dunphy de Lindfield, Royaume Uni (Karahunj – standing stones Téléchargé par russavia) [CC-BY-SA-2.0], via Wikimedia Commons.
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