Fait N° 8

Krikor Zohrab était un membre du parlement Ottoman en 1915.

Krikor Zohrab est une des personnalités connues parmi les victimes du Génocide Arménien. Même s’il n’a pas fait partie des intellectuels arrêtés pendant la fameuse nuit d’Avril, Zohrab n’y a pas échappé par la suite. Personnage public de premier plan, il a été en mesure de faire une pétition pour ses compatriotes, en tant que membre du Parlement ottoman, en plus d’être avocat et journaliste.

KrikorZohrab est né en 1861 à Constantinople. On peut affirmer sereinement qu’il était le reflet de la ville dans toute sa splendeur cosmopolite et de ses richesses du tournant du siècle.
La vie des Arméniens de Constantinople (“Bolsahay”) de cette époque-là est incarnée dans ses œuvres. Il reste aujourd’hui, pour les Arméniens, l’écrivain de nouvelles d’Arménie Occidentale par excellence. Les œuvres de Zohrab, également traduites en turc, s’inscrivent dans le courant littéraire qu’on appelle réalisme. Celles-ci décrivent la vie des gens ordinaires tels que les travailleurs ou les autres représentants des classes sociales inférieures, y compris les criminels sans oublier les femmes. Il a contribué, entre autres, aux revues Lrakir, Masis et Hayrenik. En plus des nouvelles, Zohrab est aussi l’auteur d‘un roman “Anhedatsadz Serount Me” (“Génération disparue”), écrit au début de sa carrière, et d’un livre sur ses voyages en Europe «Echer Oughevori Me Orakren » (« Pages d’un carnet d’un voyageur »).

Les voyages en Europe étaient en réalité un exil. Les combats civiques et politiques de Zohrab lui ont fait tellement de soucis qu’il a été obligé de vivre à Paris pendant un moment. Il est revenu après la réforme constitutionnelle en 1908 pour se retrouver à l’Assemblée législative ottomane, où il a fait passer de nombreuses réformes qui ont dépassé les exigences immédiates des Arméniens de l’Empire Ottoman. Il menait son combat pour une identité ottomane moderne, plus large, n’excluant pas les minorités. Il souhaitait un empire multi-ethnique et multi-religieux dans lequel les habitants seraient sur un même pied d’égalité. Outre l’arménien (et le français), Zohrab était aussi connu pour sa maîtrise de la langue turque. “Dinimiz muhtelif, mezhebimiz birdir. Hepimiz hürriyet mezhepdaşlarıyız,” a-t-il prononcé lors d’un discours : ‘’Nos religions sont différentes mais notre croyance est identique. Nous croyons tous à la liberté’’.

En mai, un mois après les premières arrestations, Krikor Zohrab a été à son tour arrêté et envoyé en exil à l’Est. On pense qu’il a été tué, sa tête aurait été écrasée avec des pierres, en juillet 1915 quelque part près d’Urfa.


Références et autres ressources

1. Garen Kazanc. “Revisiting Krikor Zohrab’s Istanbul home”, The Armenian Reporter, September 15, 2013
2. Aras Yayıncılık. “Krikor Zohrab – Öyküler” (in Turkish)
3. “Krikor Zohrab Kimdir?”, bianet, 24 Nisan 2009 (in Turkish)
4. Wikipedia: “Krikor Zohrab

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Titre de l'image

Krikor Zohrab (1861-1915)


Source et attribution

Image scannée du numéro spécial de Horizon Weekly de 2007 sur le Génocide Arménien, Montréal, Canada, via Wikimedia Commons


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