Fait N° 33

Certains saints chrétiens de l’Occident ont des origines arméniennes.

Plusieurs siècles après le message de Jésus, quelques-uns de ses partisans étaient liés d’une manière ou d’une autre à l’Arménie. Aujourd’hui on les célèbre en dehors de la tradition chrétienne arménienne. Bien que leur héritage soit plus de l’ordre d’une légende que d’un fait historique, leur lien avec l’Arménie reste quand même quelque chose d’intéressant, attestant de la percée du christianisme à travers ce qui a souvent été considéré comme des frontières difficiles.

L’un des premiers était Saint Minas ou Minias, San Minato, qui était, selon la tradition, le premier martyr chrétien de Florence en Italie. Il serait venu d’Orient soit en tant que marchand, soldat ou prince arménien. Il aurait fait un pèlerinage à Rome et serait devenu un ermite à Florence autour de 250 après JC. L’empereur lui aurait demandé de renier le Christ puis il aurait été torturé et décapité. Selon la légende, Saint Minas aurait ramassé sa tête puis remise sur son corps et serait retourné dans la grotte. Aujourd’hui ce lieu s’appelle la Basilique San Minato Al Monte. Bien que cette histoire ne soit pas très bien connue en Arménie, le prénom Minas est un prénom masculin encore utilisé parmi les Arméniens.

L’histoire de son compatriote, si on peut l’appeler ainsi, a une fin similaire, mais plus loin au nord. De même, pendant qu’il évangélisait pour le Pape dans le Nord-Est de la Gaule, Saint Chrysole l’Arménien aurait ramassé sa tête après s’être fait décapiter par des soldats romains au cours du IIIème ou IVème siècles. Aujourd’hui il est le saint patron de la ville de Komen en Bélgique.

L’histoire de Saint Expédit est un peu moins claire. Il s’agit d’un soldat romain, qui selon la tradition se serait arrêté en Arménie, à Melitene dans une province de l’Arménie Mineure ou la Petite Arménie (Malatya en Turquie actuelle). Il aurait été martyrisé pour sa foi au début du IVème siècle, au moment de l’adoption du christianisme par la Grande Arménie. Le prénom Expédit (qui signifie « libéré pour bouger » ou « libéré » en latin) parle de lui-même : il en fait le saint patron de la rapidité et de la résolution des problèmes d’urgence. C’est le saint, qui protège les marins ou bien les étudiants en période d’examens. Bien que l’histoire de Saint Expédit ne soit pas aussi claire, il est toujours vénéré en Europe Occidentale et en Amérique Latine. Il est particulièrement populaire au Brésil, où sa fête, qui a lieu tous les 19 avril, attire des dizaines, et même des centaines de milliers d’adorateurs.

L’histoire de Saint Blaise se passe au début du IVème siècle. On le nomme aussi Blasius, Blase ou « Barsegh » en arménien (« Parsegh » en arménien occidental, qui est aujourd’hui un prénom peu répandu). Originaire de Sebastea ou Sébaste (aujourd’hui Sivas en Turquie), Saint Blaise était connu comme un guérisseur et un évêque. Comme les autres dans la région, après avoir refusé de renoncer à sa foi en Jésus, il a été torturé et martyrisé par les autorités romaines. Saint Blaise est particulièrement célèbre pour être le saint patron et le protecteur de ce qui était autrefois la République de Raguse. Cet endroit correspond aujourd’hui à la ville de Dubrovnik en Croatie, où on l’appelle Vlaho. On le vénère depuis 971 après JC à la suite d’une vision où il aurait apparu pour avertir les habitants d’un danger. Sa journée, le 3 février, est accompagnée d’une grande fête dans cette ville. Un clergé arménien y a même était présent il y a quelques années.

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Il y a d’autres saints de l’Occident liés à l’Arménie, comme Saint Servais par exemple. L’auteur Annie Seropian a entre-temps écrit à propos de l’importance de Saint Grégoire l’Illuminateur, l’évangélisateur des Arméniens en Italie.

Parmi les autres endroits où il est vénéré dans ce pays, San Georgio Armeno est le saint patron de Nardò dans la province du Salento au sud d’Italie (dans « le talon de la botte »). Il serait intervenu pour sauver la ville lors d’un terrible tremblement de terre en 1743. Sa statue, située sur la place de la ville, est orientée dans la direction de l’épicentre, montrant que le faible taux de destruction et de morts lui sont attribués. Pour plus d’informations à propos de cette tradition, veuillez suivre ce lien (en italien) : http://www.terrarussa.it/9022/guida-salento/notizie/festa-in-onore-di-san-gregorio-armeno-a-nardo-nel-salento/.

En plus du saint patron arménien, Nardò est jumelée avec Gyumri, ville d’Arménie, en tant que ville sœur. Pour plus d’information sur la ville de Nardò, veuillez lire la page Wikipédia – http://fr.wikipedia.org/wiki/Nard%C3%B2

Chaque année, Nardò fête la journée de Saint Grégoire l’Illuminateur entre le 18 et le 20 février cérémonies publiques et religieuses. Visionnez la video du festival de 2014 sur : http://www.youtube.com/watch?v=5xPSOOW6350.

L’équipe du projet 100 Ans 100 Faits voudrait remercier Annie Seropian pour sa contribution. (Annie Seropian est l’auteur de « Armenian Holiday Traditions », un guide illustré pour les enfants.)

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