Fait N° 58

Le Patriarcat arménien de Jérusalem date du VIIème siècle après JC.

Etant le premier peuple à avoir adopté le Christianisme comme religion d’Etat, il n’est pas surprenant que les Arméniens soient parmi les premiers à célébrer les traditions des lieux où habita Jésus et y accomplit des miracles. Des preuves de la vie religieuse arménienne en Terre Sainte datent d’environ un demi-siècle avant que l’Arménie ne devienne chrétienne en 301 après JC, date conventionnelle. Les pèlerinages entraînèrent aussi bien l’établissement de communautés ecclésiastiques que de marchands et d’artisans. La nomination du premier évêque arménien, devenu patriarche par la suite renforça la présence arménienne dans la ville sainte depuis au moins le VIIème siècle après JC.

Le Patriarcat arménien s’étend sur une grande partie du quartier arménien de Jérusalem – l’une des quatre parties de la vielle ville, à côté des quartiers juif, musulman et chrétien, supervisant à la fois les activités religieuses et quelques autres activités quotidiennes de la petite communauté arménienne qui y est toujours présente. L’ordre des droits et des devoirs distribués parmi les différentes communautés de Jérusalem est fixé depuis l’époque ottomane, et la plupart d’entre eux sont encore maintenus aujourd’hui. Mais la vieille ville de Jérusalem demeure, naturellement au cœur du conflit Israël – Palestine, même si elle est fière du statut du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, faisant partie des sites les plus sacrés du Judaïsme, de la Chrétienté et de l’Islam.

Inutile de préciser que l’histoire de la ville est ancienne. Au fil des siècles, avec les passages à la fois des conquérants musulmans et des croisés chrétiens d’Europe, les Arméniens essayaient de conserver de bonnes relations avec tous les groupes, étendant lentement leurs possessions des monastères, multipliant la propriété foncière sous le contrôle du Patriarcat, construisant de nouveaux édifices religieux et des infrastructures. La Cathédrale St-Jacques, la principale église arménienne de Jérusalem, quoique n’étant pas la seule, est un rare lieu de culte de l’époque des Croisades toujours debout, datant du XIIème siècle.

L’Eglise arménienne, en même temps que les églises orientale (orthodoxe) et occidentale (latine), surveille entièrement ou partiellement les différents lieux saints de la région, dont l’Eglise du Saint Sépulcre de Jérusalem (construite sur la tombe de Jésus selon la tradition) et l’Eglise de la Nativité à Bethléem, l’unique lieu de célébration du Noël arménien de Jérusalem le 18 janvier de chaque année, selon le calendrier julien.

Outre la possession de la plus grande collection de manuscrits en dehors de la collection nationale du Matenadaran en Arménie, le Patriarcat de Jérusalem a été un précurseur de l’imprimerie en créant la toute première presse typographique de la ville en 1833. Jusqu’à nos jours, le patriarcat de Jérusalem sert de lieu d’apprentissage, non seulement avec l’école locale arménienne, mais aussi avec son séminaire, sa bibliothèque et son musée.

Le XXème siècle fut une époque de bouleversements pour les Arméniens en général, et pour les Arméniens de Jérusalem en particulier. Un afflux de réfugiés du génocide fut suivi par des décennies d’instabilité et de guerre, dont les conséquences se font sentir jusqu’à nos jours. La situation politique en Israël et en Palestine provoque aujourd’hui une forte diminution d’Arméniens, pendant que la vie chrétienne en général doit faire face à de rudes batailles dans ce pays depuis plusieurs décennies maintenant. En dépit des combats, le Patriarcat de Jérusalem ou le Saint Siège de la Fraternité de Saint-Jacques – du nom de St Jacques le Majeur, et de St Jacques le Mineur, tous deux des figures importantes des débuts du christianisme – continue à former et à préparer des prêtres arméniens venus du monde entier et prêts à servir partout dans le monde. Le Patriarcat de Jérusalem continue également à être le centre de la vie arménienne en Terre Sainte.

La configuration du Quartier Arménien de la Vieille Ville de Jérusalem, via Wikimedia Commons
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Références et autres ressources


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A mosaic dating from the 6th century, including Armenian writing, discovered during construction works in 1894

Titre de l'image

Mosaïque datant du VIème siècle, avec l’écriture arménienne, découverte pendant les travaux de construction en 1894.


Source et attribution

Photo par Dickran Kouymjian, Les Arts d’Arménie, Lisbonne: Fondation Calouste-Gulbenkian, 1992, slide/image no. 165, disponible sur le site web de CSU Fresno Armenian Studies Program


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