Fait N° 14.

Le mont Ararat est un symbole national pour le peuple arménien

Il y a quelques symboles nationaux, immédiatement reconnaissables, autour desquels s’unissent tous les Arméniens. Le mont Ararat est au sommet de cette liste. Du moins tel est le cas depuis environ 200 ans, depuis que les progrès russes dans le Caucase ont intégré dans l’imagerie officielle cette montagne, la plus haute dans la région. Le plus grand des deux sommets dominant les environs s’élève à 5,137 mètres soit 16,854 pieds.

La première montée du mont Ararat a eu lieu en 1829. Elle a été entreprise par un groupe d’expédition dirigé par Friedrich Parrot, chercheur allemand, accompagné de Khachatour Abovian, originaire de la région d’Erevan. Ce dernier a reçu une éducation occidentale, il est connu pour ses accomplissements littéraires et pour son travail de pionnier dans le développement d’une éducation moderne et séculaire dans la langue vernaculaire (langue régionale) des Arméniens de l’Empire russe.

En plus de la participation d’Abovian (mystérieusement disparu par la suite) et les montées qui ont suivies, la place du mont Ararat dans l’imaginaire populaire de la société arménienne a été renforcée au cours du 20ème siècle par sa représentation sur les armoiries de deux Républiques d’Arménie indépendantes et de la République Socialiste Soviétique d’Arménie. il est également représenté dans les noms et sur les logos d’incalculables institutions publiques et entreprises privées dans le pays, des clubs de foot jusqu’aux brandy et usines de vin. Le mont Ararat se retrouve aussi dans de nombreuses expressions de la diaspora arménienne, que ce soit un restaurant à Buenos Aires ou bien une rue dans la vielle ville de Jérusalem. (Même le projet 100 Ans, 100 faits, n’a pas pu résister à l’idée d’inclure le Mont Ararat dans son propre logo!)

Cependant la place du Mont Ararat dans la culture arménienne remonte à bien plus longtemps. Les montagnes d’Ararat sont, après tout, l’endroit où d’après le Livre de la Genèse s’est posé l’Arche de Noé. Ainsi on attribue un statut sacré au mont Massis, qui est le nom arménien utilisé en parallèle au nom Ararat. On peut voir un morceau de l’Arche de Noé dans le musée d’Etchmiadzin dans la plaine d’Ararat. Le siège de l’Église Arménienne conserve cette relique conformément à la tradition de Saint Jacques de Nisibe qui est monté pour la récupérer. La plaine d’Ararat a été véritablement le cœur de l’Histoire arménienne, le lieu de plusieurs capitales arméniennes et de bon nombre de batailles décisives.

Ce qui fait aujourd’hui du Mont Ararat un symbole si fort pour les Arméniens, c’est le fait qu’il soit sur le territoire turc, juste de l’autre côté de la frontière fixée par le traité de Kars de 1921, mais qu’il domine presque toujours l’horizon de la capitale Erevan. En même temps, ces dernières années, un nombre croissant de groupes incluant des Arméniens ont participé à des montées du Mont Ararat. En attendant, le plus haut sommet de la République d’Arménie est aujourd’hui le mont Aragats, qui occupe également une grande partie de l’horizon visible de la capitale. Cette montagne est en fait composée d’un cône volcanique entouré de 4 sommets, le plus haut mesurant 4,090 mètres soit 13,418 pieds.

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La réaction de Robert Assarian (Californie du Sud) sur notre page Facebook nous a poussés à relire attentivement les pages 196-197 des mémoires de Friedrich Parrot, disponibles en ligne en anglais.

Dans ces pages, le professeur Parrot évoque les noms de tous les six membres de l’équipe de l’expédition qui ont réussi à monter au sommet du Mont Ararat en 1829 : Parrot lui-même, « Khachatur Abovian, diacre à Echmiadzin, fils d’un Arménien de Kanakir, près d’Erevan; Aleksei Sdrovenko, du 41ème régiment Yäger; Matvei Chalpanof, du même régiment; Ovannes Aivassian, né à Arguri; et Murat Pogossian, du même endroit » (traduit par W. D. Cooley; Voyage à Ararat par Dr. Friedrich Parrot, Harper and Brothers, New York, 1859).

Il y en avait donc quatre autres sur le sommet en plus de Parrot et d’Abovian, dont deux Arméniens.

L’équipe du projet 100 Ans 100 Faits voudrait remercier M. Assarian pour son commentaire.
Des remarques sensées, constructives ainsi que des compléments d’information avec une source à l’appui de la part de nos lecteurs sont les bienvenues ; merci de les envoyer à 100years100facts@gmail.com ou sur les réseaux sociaux.


Références et autres ressources

1. The Eastern Diocese of the Armenian Church of America. “St. James of Nisibis
2. Mount Ararat Expedition. “History, Geographic and climb information of Mount Ararat
3. Artur Papyan. “The Legend of Illuminator’s Lantern”, The Armenian Observer Blog, July 20, 2010
4. Wikipedia: “Mount Ararat

The bigger of the two peaks that make up Mount Ararat, with the monastery of Khor Virap in the foreground, right on the Armenian-Turkish border

Titre de l'image

Le plus grand des deux sommets qui forment le mont Ararat, avec le monastère Khor Virap au premier plan, pile à la frontière arméno-turque.


Source et attribution

Par MrAndrew47 [CC-BY-SA-3.0], via Wikimedia Commons


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