Fait N° 15.

Le cardinal Grigor Petros XV Agagianian était un candidat pour être pape en 1958 et en 1963.

L’Église Catholique Arménienne est un des nombreux aspects de la diversité de la nation arménienne. Elle est en pleine communion avec le Vatican. Parmi les ecclésiastiques les plus renommés de cette tradition Grigor Agagianian (Krikor Aghajanian) s’est élevé au rang de cardinal de l’Église catholique romaine.

Agagianian est né en 1895 à Akhaltsikhe, qui se trouve en Géorgie actuelle, mais qui faisait part de l’Empire russe à l’époque. Il a reçu son éducation à Rome entre 1906 et 1918, après quoi il est retourné dans son pays natal pour servir la communauté catholique arménienne de Tiflis (Tbilissi, la capitale de la Géorgie). Peu après, il est retourné à Rome pour enseigner, et comme les autorités soviétiques prirent alors le Caucase, il apparut évident qu’Agagianian ne pourrait pas revenir. Sa grande érudition et son travail dans le clergé l’ont mené au Liban, où la direction arménienne catholique s’était établie après le génocide, et où il finit par servir en tant que Patriarche-Catholicos, à la tête de l’Église catholique arménienne de 1937 à 1962.

Il y a eu un autre cardinal arménien dans le passé proche, le Patriarche-Catholicos Anton Petros IX Hassounian qui servit jusqu’à la fin du XIXe siècle. Mais le cardinal Agagianian aurait laissé une plus grande empreinte à Rome. On dit qu’il a été le grand favori des conclaves à deux reprises pour l’élection du nouveau pape, en 1958 et en 1963. Il aurait même été élu en 1963, mais aurait refusé. Un lien avec le KGB est aussi évoqué parfois à cet égard étant donné que sa terre natale se trouvait en URSS. Selon l’historien Ara Sanjian, ces rumeurs sont malheureusement impossibles à vérifier vu la nature de la question. Les candidatures pour la papauté, le nombre de votes, ainsi que d’autres détails sont effectivement des secrets bien gardés par le Vatican. Néanmoins, la position forte qu’Agagianian avait dans les plus hautes sphères de l’Église catholique de l’époque est incontestable.

Plus de 40 ans après sa mort en 1971, on se souvient du cardinal Agagianian comme d’un prince de l’Église qui a agi au cours de sa vie comme un roi pour les Arméniens catholiques à travers le monde.